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Article d’opinion des Seychelles : L’océan offre de riches solutions au changement climatique

Par Wavel Ramkalawan, président des Seychelles

2 octobre 2023

En tant que petit État insulaire en développement (PEID), nous sommes confrontés à un ensemble unique de vulnérabilités qui entravent notre capacité à parvenir au développement durable.

Des facteurs structurels, notamment notre taille, notre éloignement, notre base de ressources limitée, la taille du marché, notre exposition aux risques climatiques et aux catastrophes naturelles, influencent les résultats socio-économiques et notre capacité à atteindre les ODD.

Des actions internationales coordonnées, notamment des mécanismes de financement internationaux dédiés, sont nécessaires pour remédier aux vulnérabilités des PEID.

Les principales menaces auxquelles sont confrontés les Seychelles et d’autres petits États insulaires en développement sont attribuées au changement climatique. Ceux-ci incluent : des changements dans les régimes de précipitations conduisant à des inondations ou à des sécheresses, une augmentation de la température de la mer, des changements dans l'acidité et des dommages aux écosystèmes marins, une augmentation des tempêtes et des ondes de tempête et une élévation du niveau de la mer, pour n'en citer que quelques-uns.

Afin de contrer ces menaces mondiales, une approche collaborative est nécessaire, en particulier en ce qui concerne les efforts d’atténuation et d’adaptation. Un facteur clé pour contribuer à la lutte contre ces menaces est la manière dont nous gérons nos océans de manière collaborative.

L’océan doit être un élément clé de cette action collective. C'est le plus grand connecteur de notre planète et offre des solutions pour réduire les émissions, lutter contre la vulnérabilité et renforcer la résilience.

Les problèmes auxquels les PEID sont confrontés aujourd’hui nécessitent des solutions innovantes nous poussant à repenser la façon dont nous exerçons nos activités quotidiennes. Des mesures majeures en matière de lutte contre le changement climatique sont nécessaires pour déterminer où et comment concentrer nos ressources limitées, en particulier nos ressources océaniques.

Les petits États insulaires en développement (PEID) subissent les conséquences et le coût du changement climatique induit par l’homme, et pourtant nous en sommes les moins responsables.

Un récent rapport commandé par le Groupe de haut niveau pour une économie océanique durable (Panel Océan) a révélé que les solutions climatiques provenant de l'océan peuvent fournir jusqu'à 35% des réductions annuelles d'émissions de gaz à effet de serre (GES) nécessaires en 2050 pour limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5. °C.

Ceci est basé sur des solutions prêtes à être mises en œuvre dès maintenant, et non sur des solutions futures que nous pourrions réaliser si la technologie rattrape son retard. Le monde ne peut manquer de trouver des solutions à cette crise mondiale. Les principaux acteurs doivent intensifier leurs efforts et jouer un rôle plus important dans le développement de solutions innovantes qui permettront aux petits États insulaires de survivre.

Si rien n’est fait, l’activité économique des Seychelles sera diminuée, perdue sous les marées montantes, tout comme les îles coralliennes de l’archipel qui composent notre République.

De la part des personnes en première ligne de cette crise, notre message est simple : nous je dois agir maintenant.

L’ODD 14, l’objectif océanique, restant l’ODD le moins financé, les investissements doivent également augmenter de manière significative. Le rapport de l'Ocean Panel estime que pour exploiter le potentiel des océans en matière de réduction des émissions, il faudra une trajectoire mondiale vers 1 TP4T2 000 milliards d'investissements ciblés dans des solutions océaniques durables entre 2030 et 2050.

En tant qu'État insulaire, les Seychelles ont fait preuve de résilience dans leur approche et ont pris de nombreuses mesures pour faire face aux différents défis posés par le changement climatique et d'autres questions liées aux océans.

Ce mois-ci, les Seychelles sont devenues le 18ème membre du Panel Océan. Je suis fier de me joindre à des pays partageant les mêmes idées pour élaborer des politiques et des initiatives qui protègent les océans du monde, favorisent une croissance économique durable et font progresser l'action climatique pour assurer le bien-être de nos citoyens et des générations futures.

Même si notre pays est de taille modeste, nous sommes les gardiens d’une partie importante de l’océan Indien occidental. Souvent décrites comme « un petit État insulaire mais un grand État océanique », les Seychelles recèlent un trésor de ressources et d’écosystèmes marins. Et nous utilisons ces ressources pour garantir un océan sain pour les populations, la nature et le climat.

Les efforts comprennent le lancement de la première obligation souveraine bleue au monde avec la Banque mondiale, qui agit comme un instrument financier pionnier conçu pour soutenir et faire la transition vers des projets marins et de pêche durables.

Cela a combiné des investissements publics et privés pour mobiliser des ressources afin d’autonomiser les communautés locales et les entreprises. Il aide les nations insulaires et côtières à utiliser des solutions d'endettement pour créer un financement durable à long terme qui peut aider à protéger 30% de notre océan mondial tout en réalisant un développement économique durable et en s'adaptant au changement climatique.

Nous accordons également la priorité à l’éducation et à la sensibilisation à l’océan dans les écoles, afin d’impliquer les jeunes dans l’importance et les innombrables avantages que l’océan apporte. Cela contribue à renforcer le lien de notre pays avec l'océan, mais contribue également à un débat mondial sur l'importance de préserver cette ressource inestimable.

De plus, les défis auxquels nous sommes confrontés ne connaissent pas de frontières, c’est pourquoi la collaboration avec nos voisins et ceux du monde entier est si essentielle. La zone de gestion conjointe partagée avec Maurice favorise non seulement l’harmonie écologique, mais souligne également le profond potentiel des nations à s’unir pour sauvegarder nos océans tout en récoltant les bénéfices des ressources partagées pour les générations à venir.

En rejoignant l'Ocean Panel, nous poussons encore plus loin la collaboration, en rejoignant une vision commune pour la protection et le développement durable de nos océans. Ensemble, nous pouvons œuvrer en faveur d’une utilisation responsable des ressources marines, contribuer à stabiliser le climat, générer des revenus océaniques durables qui soutiennent la croissance économique et sauvegarder les écosystèmes marins.

Cela aidera les Seychelles à renforcer leurs propres capacités de gestion des océans et à contribuer de manière significative à l'effort mondial visant à permettre à nos océans de prospérer.

À l’approche de la COP28, j’exhorte les dirigeants du monde entier à se tourner vers l’océan pour opérer la « correction de cap » indispensable. L'espoir réside dans les solutions prêtes à l'action offertes par l'océan et dans les opportunités de travailler au-delà des frontières et, ce faisant, d'éloigner le monde d'un avenir catastrophique.

Publié initialement dans Agence de Presse Inter Press Service.

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